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Le Rendez-vous

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Après un voyage éprouvant, les voyageurs sont de retour au fort! Voyez l’accueil chaleureux que leur ont réservé leurs amis et leurs familles à leur arrivée. Que la célébration commence!

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Près du fort Gibraltar, le « rendez-vous » se trouve du côté ouest du fort. En partant des portes d’entrée du fort, tournez à droite et continuez en longeant le mur, puis regardez vers le nord. 

CALEPIN HISTORIQUE

 

Située au confluent des rivières Rouge et Assiniboine, La Fourche a été une plaque tournante régionale du transport et du commerce pendant des milliers d’années. Lorsque les Européens sont arrivés dans la région, ils ont profité des réseaux commerciaux existants et établi des postes de traite comme le fort Gibraltar. Construit en 1810 par la Compagnie du Nord-Ouest (CN-O), le fort est devenu un centre de transbordement et une fortification stratégique. Il servait surtout à la gestion de l’approvisionnement en produits alimentaires et commerciaux. Pour cette activité, on comptait surtout sur le travail des employés de la Compagnie qu’on appelait des engagés ou des voyageurs. Leur sens de l’aventure, leur désir de mobilité sociale ascendante et leur force physique incroyable en faisaient une main-d’œuvre dynamique sur laquelle les classes supérieures, les commis et les bourgeois, comptaient énormément. Les tâches étaient ardues et parfois même mortelles. Les voyageurs pagayaient et portageaient toute la journée pendant de longs mois en veillant à ce que les fournitures de la CN-O se rendent dans l’ouest du pays, et que les fourrures convoitées se rendent dans l’est. La douleur associée à un travail pénible et à la perte de leurs camarades rapprochait les voyageurs au moment d’atteindre le cœur d’un continent riche en ressources et en communautés diversifiées.

 

Les voyageurs ont non seulement établi des relations durables entre eux, mais ils ont fait de même avec le territoire et les communautés autochtones dont dépendaient les entreprises pour la main-d’œuvre, les provisions, les fourrures, les connaissances et même les compagnes. Bon nombre de voyageurs et de commis se sont mariés dans des familles autochtones pour de multiples raisons. Ces mariages avaient des motifs commerciaux, politiques ou personnels. Les relations avec des femmes autochtones donnaient aux voyageurs et aux commis un meilleur accès à des provisions, ainsi qu’un filet de sécurité sociale (sous la forme d’une famille étendue et d’une communauté) en cas de conflit avec d’autres nations autochtones ou des entreprises concurrentes. Les Européens comprenaient très bien la situation, car ils étaient habitués à consolider les relations entre des familles, des maisons et même des nations par le biais de mariages politiques.

 

De tels mariages, de même que d’autres célébrations comme le « rendez-vous », pouvaient prendre la forme de petits événements, par lesquels les commis et les associés faisaient la fête en offrant à leurs employés de la nourriture et un petit verre d’eau-de-vie ou bien de plus grandes réceptions agrémentées de musique et de danse. Bien que peu de voyageurs apportaient leur violon en canot, ils portaient certainement sur eux de petits instruments de musique, comme un fifre ou une guimbarde. Plusieurs comptes rendus de leurs veillées décrivent des tambours portatifs probablement inspirés de ceux des Autochtones. Les « rendez-vous » étaient également l’occasion de pratiquer le passe-temps préféré des voyageurs, le jeu. Les engagés étaient reconnus comme de grands preneurs de risques, tant dans leur travail que dans leurs loisirs. Ils pratiquaient la boxe, la course le canotage et la lutte. Ils pariaient pour leur boxeur ou lutteur préféré. Les associés participaient souvent à ces activités, pariant avec d’autres associés sur leur canot préféré et son équipage. Les voyageurs s’adonnaient aussi à des jeux de hasard et de stratégie, comme le jeu de la mitaine, le farkle et le jeu des mérelles. Au bout du compte, un « rendez-vous » était un excellent moyen pour les associés de récompenser leurs travailleurs et de maintenir la discipline. Dans le cas des voyageurs, cela leur permettait de gagner du capital social, de se faire de nouveaux amis et de réaffirmer leur longue et solide amitié, forgée dans le travail.

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